Azerbaijan, Turkmenistan, Ouzbekistan

Publié le par Maxime G.

Nous entrons en Azerbaijan le 19 mai. Des la frontière, ça sent la République bananiere. C'est a qui a la plus grosse casquette. On ne sait pas trop si le grade des douaniers se mesure aux nombre de galons ou a la taille de la casquette. L'ambiance est plutôt détendue, les douaniers sont très aimable avec nous. Petit contrôle sanitaire de routine : Are you ok ? ok. Do you feel good ? Yes, no problem.

Passée la frontière, nous continuons notre route le long du Caucase. Depuis Tbilissi, nous roulons sur les coteaux du Haut-Caucase. Le Caucase est un massif montagneux qui englobe constitue de deux chaînes de montagnes, une au sud aux frontières de la Turquie, l'Azerbaijan, l'Armenie, l'Iran, la Georgie et une au Nord entre la Georgie, l'Azerbaijan et la Fédération de Russie, tout ceci traverse par une large vallée de l'ouest de la Georgie a l'est de l'Azerbaijan.
C'est une mosaïque de populations, de cultures, d'Etats et de Républiques plus ou moins indépendants avec des tensions un peu partout. Chacun pays, voire chaque village défend son lopin de vigne ou de vergers, son église ou sa mosquée, son cimetière. Bref c'est un joyeux bordel !!!

Cote population, la frontière est entre la Georgie et l’Azerbaijan es bien marquée. Si les villages se ressemblent, nous ne croisons plus un Georgien. Nous avons laisse derrière nous les rinkalies et le vin frelate (il est parfois coupe au marc). Nous retrouvons le thé et les interpellations nombreuses des passant : welcome, vous venez d`ou ? vous allez ou ?...

Nous longeons donc la Ciscaucasie, nous voyons s'enfoncer dans les montagnes de larges vallées rocailleuses. Au loin, les crêtes sont encore enneigées et derrière, les confins de la Fédération de Russie avec ses républiques plus ou moins indépendantistes : la Tchetchenie, l'Ingouchie, le Dagestan...
Sur la route de Bakou, je m'arrête dans un petit village du nom de Lahij. C’est un village dont la population est iranienne. Ils sont arrives la il y a quelques centaines d’annees et se sont installés dans une haute vallée. Ils parlent la langue iranienne, le Farsi. Les gens vivent un peu du tourisme et de l’artisanat. Ils vivent aussi un peu de l’agriculture. Ici, me dit un habitant, depuis la chute de l ‘URSS, l’agriculture est laissée a l’abandon, quelques troupeaux subsistes mais il n’y a plus de culture de céréales comme il y avait auparavant, tout est importe d’ailleurs. Au moment ou je passe a Lahij, c’est la transhumance des troupeaux vers les estives. Ce sont des petits troupeaux de deux ou trois cent bêtes, quelques ânes et chevaux pour porter les provisions, quelques vaches et des chiens qui n’aiment pas les cyclistes.

Après ce passage dans les montagnes, je rejoins la route qui mène a Bakou et qui me fait traverser quelques plaines désertiques avant la ville. A Bakou, nous attendons quelques jours notre bateau pour traverser la mer Caspienne. Nous ne pouvons entrer au Turkmenistan avant le 1 juin. Du 26 mai au 1er juin, J’ai donc quelques jours a tuer dans cette ville. Ici, c‘est le règne du pétrole et de l’argent : paillettes et talons aiguilles pour les filles, grosses voitures pour les garçons. Il y a quelques anciens caravansérails et citadelles a visiter mais Bakou est surtout une ville moderne, fortement marquee par la colonisation russe au XIXeme siècle. On se croirait a Paris ou a Londres, les mêmes immeubles, les mêmes avenues a l’architecture neoclassique et des buildings qui poussent au milieu.

L’Azerbaijan est un pays qui ressemble sur certains point a un système féodale : les richesses sont concentrées dans les mains de quelques uns. Le Pouvoir depuis l'indépendance a été transmis du père au fils Alyev. Les charges publics telles que fonctionnaire de police s'achètent a l’Etat : un policier achète sa licence environ 20 000 $. L’argent des contraventions lui revient en partie, il en donne une partie a son supérieur hiérarchique, qui lui même reverse une partie a son supérieur... Les gens ayant de l’argent peuvent donc acheter une charge publique, une concession auprès du gouvernement. C’est une forme de délégation de service public et une forme de corruption institutionnalisée. En gros, qui a de l’argent peut tout faire ici. Nous avons été héberges par trois étudiants Turcs. Aucun d’eux ne va a l'Université pour étudier. Ils vont juste aux examens, donnent 35 ou 50 dollars au prof ou a la secrétaire et obtiennent des bons résultats !!! Ici, c’est le fonctionnement normale mais je ne voudrais pas être opéré par un chirurgien azerit...

Après une traversée de la mer Caspienne en bateau, nous arrivons a Turkmenbashi, au Turkmenistan.

Nous avons un visa de transit de 5 jours, nous traversons donc le pays en train.

Nous prenons le temps de nous arrêter a Asgabat, la capital pour admirer l’oeuvre du Turkmenbashi. C’est le guide suprême de la nation Turkmen, celui qui a hérite du pouvoir soviétique après l'indépendance. Le Turkmenistan a d'immenses ressources gazières. Elles servent en grande partie a financer la construction d’une capitale pharaonique, fait de béton arme et de marbre blanc artificiel. C’est Bouygue qui construit... et se remplit les poches.

Après notre brève traversée du Turkmenistan, nous arrivons dans les plaines et déserts irrigues de l’Ouzbekistan. Cette partie n’est pas la plus intéressante pour pédaler : des longues lignes droites a 40 degrés aux heures les plus chaudes. Les villes que nous traversons (Samarcandes, Boukhara) sont conformes aux espérances. Ce sont des Medressas, Mosquées innombrables et magnifiques. Ici, c’est le rendez-vous des Français et aussi des cyclos. Nous y croisons un couple Anglo -Australien, trois potes belges,une suisse, une Irlandais, un Japonais, un couple de Hollandais. Depuis Boukhara, je continue ma route tout seul, Beatrice continue de son cote.
L’Ouzbekistan est une énorme oasis. Les eaux descendent tout droit des chaines himalayennes par deux fleuves majeurs : l’amour-daria et le syr-daria. Ils traversent les plaines et déserts du Turkmenistan et d’Ouzbekistan et s'épuisent a irrigue les champs de coton, les vergers et les champs de céréales . D'où le problème de l'assèchement de la mer d’Aral. Dans les années 60-70, les soviétiques ont construits le canal le plus long du monde, pour irriguer le désert du Karakum, plus de 1000 km.

En Asie Centrale, le bazar est le centre commercial des grandes et petites villes. C’est la que chacun vient faire ses courses en fruit, légumes, céréales et autres produits de bases et c’est la que les prix sont les meilleurs. On y trouve de tout : des fruits, des légumes mais aussi des pieds de boeufs ou des des serpettes et des faucilles made in china, des épices et des ustensiles de cuisines, des torchons, des habits et des produits de beauté L’Oreal ou Garnier, des vélos qui ne valent pas un radis et toutes sortes d’appareils électroniques, les portables derniers cris...
Les espaces sont spécialises : d’un cote les fruits, de l’autre les légumes, les vendeuses de yahourt, celles de pieds de boeuf, les vendeuses de pains et les commerçants en fruit sec, le vendeur de riz et celui de légumineuses, le coin des soudeurs...

En ce moment, c’est la saison de s fruits et ils sont succulents : les abricots, les melons, les cerises, les pèches ou les pastèques, les pommes. Ici, on sent vraiment le goût du soleil. Dans l’ensemble, la nourriture en Ouzbekistan est pas mal, ça se rapproche beaucoup un peu de la cuisine turque mais en moins bon. Il y a les cachliks (brochettes de viandes grillées), les soupes avec un mélange de nouilles, pommes de terre, carottes, oignons et viande, les plovs (le plat de base de l’Asie Centrale), du riz pilaf avec un peu de légumes et de viande, des salades et aussi toute sorte de beignets a la viande, a la pomme de terre ou avec des oignons. Le problème ici, c’est quand ils utilisent de l’huile de coton : c’est vraiment pas terrible question goût et c’est surtout un hyper laxatif !!!

Je ne peux rentrer au Kyrghyzystan avant le 5 juillet et il ne me reste que 400 km avant la frontiere. J'ai hate de laisser les plaines trop chaude de l'Ouzbekistan pour rejoindre les montagnes kyrghises. Je suis a Tachkent depuis une semaine et cela me parait deja bien trop long.

 

Publié dans Journal de bord

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F
Bonjour,<br /> Je suis un copain de MARIE JO ET MARCEL HUSSON nous sommes dans le meme club de marche la detente la RICAMARIE. Dimanche nous avons marché ensemble à VEAUCHE et ils m'ont parlé de votre aventure je suis en admiration et je vais suivre votre parcour.<br /> bon courage et profiter au maximum de tout<br /> jean claude FAURE.
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M
<br /> Je fais juste partie des faineants qui n'on pas envie de travailler et qui prefere perdre leur temps a des activites improductives et dispendieuses.<br /> Il y a finalement beaucoup de gens comme ca, j'en ai rencontre pas mal sur la route. Des europeens, nord americains, japonais, parfois sud-coreens. Les autres n'ont pas le temps, ils essaient de<br /> survivre avec ce qu'ils peuvent produire ou echanger.<br /> J'ai surtout beaucoup de chance d'habiter dans un pays riche ou l'on peut aussi penser a autre chose que le travail : les loisirs, la lecture, la culture... ca n'existe pas dans tous les coins du<br /> globe. Voyager avec 200 euros par mois, c'est un luxe quand on en gagne difficilement 300 pour nourrir une famille. Alors profitons-en...<br /> <br /> <br />
J
Grand merci, Maxime, pour les timbres. Ce matin, j'ai mis de l'ordre et j'ai pu compléter la collection avec la Géorgie, l'Azerbaidjan et l'Ouzbékistan. Grâce à toi : Bonne route dans le Pamir !
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M
<br /> Si tout va bien, si je trouve une nouvelle jante pour ma roue arriere, je pourrai t'envoyer bientot un timbre tadjik. Pour le Kyrgyztan, tu verras, ils sont plus moderne que les modernes, ils ont<br /> supprime le timbre.<br /> Bises<br /> <br /> <br />
J
Bravo Maxime pour ce périple de plus de 7000 km à l'heure actuelle. C'est normal que tu aies quelques difficultés avec le matériel qui souffre et qui s'use, mais je vois que tu as toujours trouvé des solutions, soit familiales, soit amicales ou encore autres.<br /> Quelle découverte de de tous ces gens, de tous ces peuples, de toutes ces cultures ! Merci pour les photos et à ton retour, tu pourras nous les commenter un peu plus. <br /> Bonne continuation après Bichkek !<br /> Jean
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M
<br /> <br /> Je continue en direction du Tadjikistan et de la route du Pamir. Il y a quelques cols en prevision !!! Je pense aux timbres. A bientot.<br /> <br /> <br /> <br />
A
En réponse à ta réponse sur mon commentaire: En effet, comme d'hab, je travaille tout l'été pour pouvoir partir en septembre et cette année nous retournons en Turquie à Bodrum où nous sommes allés il y a 12 ans....Nous faisons une croisière en caîque au bord des cotes turques et ensuite, séjour dans l'hotel ou nous etions il y a quelques années...Nous allons comparer!!!!<br /> Bises<br /> Agnès
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B
Salut Maxime,<br /> J'espère que ton aventure se poursuit bien, ce qui semble être le cas, à la vue de tes photos et commentaires.<br /> Moi, je suis en vacances ; au menu rando (sans toi cette année, mais du coup avec un toit pour les nuits !) et un séjour en Autriche chez Mimi.<br /> En te souhaitant une bonne continuation<br /> Benoit
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M
<br /> Tu veux dire que ma tente etait un peu pourrie ??? A ces gens qui ont des gouts de luxe...<br /> Bonnes vacances Ben, bises a Mimi<br /> <br /> <br />