Karakoram Highway

Publié le par Maxime G.


Résumé des derniers épisodes :

Maxime est toujours en route en direction de l'Inde mais la route se complique car les Chinois, ces salauds de communistes, lui mettent des batons dans les roues.
Maxime arrive sur son petit vélo violet a Dushanbe, après s'être bien casse le cul sur la route du Pamir.
Devant l'ambassade de Chine, il s'est bien mare quand le gardien lui a dit que le consul était en vacances pour deux mois et que l'ambassade ne délivrait pas de visa pour les touristes pendant que Monsieur n'est pas la.
Le petit vélo violet est empaqueté dans un beau carton chinois pas solide : direction Islamabad... en avion.
Maxime oublie son lecteur MP3 avec toutes ses chansons préférées en partant a l'aéroport. Juste après avoir passe le contrôle des douanes qui bien sur n'ont rien vérifie, il y repense et se dit " Merde ça fait chier, je pense vraiment a rien. En Ouzbekistan, j'ai oublie ma lampe frontale, mes lunettes a Biskek, hier, mon bloc-note avec toutes les adresses des gens rencontres en route, et encore ce lecteur. Fait chier, merde, fait chier !!! "
En route pour Islamabad, il fait exprès de s'arrêter a Kaboul, deux jours, juste pour avoir un visa exotique sur son passeport.
Avant de rentrer dans l'avion Kaboul-Islamabad, il est oblige de vider tout son sac de rando qu'il avait bien rempli pour ne pas payer de supplément (des tee-shirts, des slips, caleçons et chaussettes, un duvet, des pulls, des pantalons et cuissards de vélo, des gants de ski, un sac a viande, une veste et encore plein d'autres trucs). Sur l'escalier qui mène a l'avion, ils y a des gens qui se font vider leur autocuiseur pour voire s'il n'y a pas une bombe cachée entre les haricots mais c'est lui qui a le plus gros sac.
Dans l'avion, il y a pas beaucoup de touriste. Il y a quelques occidentaux avec des gros bras et les cheveux bien cours. Il se demande : " Ceux-là, ils voyagent avec Nouvelles Frontières ou avec Black Water ? "
Maxime a trimbale son guide sur le Pakistan depuis la Georgie et devinez quoi... il l'oublie dans l'avion en arrivant a Islamabad. C'est vraiment pas un cadeau...
Maxime est reçu par des amis a son frère et pendant les quelques jours qu'il passe a Islamabad, il découvre l'incroyable accueille réservé aux visiteurs du Pakistan.
Après quelques jours passes dans la capital, il a hate de rejoindre les montagnes et le nord du pays. Il remonte son petit vélo violet qui ne tourne toujours pas bien rond parce qu'il n'a pas réussi a trouve autre chose que du matériel chinois pour sa roue arrière et l'enfourche alors que le Ramadan arrive a sa fin.
Sur la route, il est photographie au moins vingt-cinq milles fois en compagnie de Pakistanais qui célèbrent l'Aid.
Invite dans un mariage au Cachemire, il pénètre clandestinement dans cette région et participe a la célébration largement arrosée de coups de pétards et de fusils a pompe et de billet de 5 Roupies.
Il continue sa route au milieu des cabanons qui ont remplaces les maisons détruites par un gros tremblement de terre en 2005.
Puis au milieu des champs de patates.
Ensuite au milieu des troupeaux qui redescendent vers les vallées pour passer l'hiver.
Après, c'est entre quelques jets de pierre et de bâtons (et c'est pas parce qu'il a pris l'avion que les enfants lui jettent des bâtons dans les roues, comme l'a ecrit Beatrice dans son blog, mais parce qu'ils s'entraînent au cricket tout simplement).

Enfin sur la karakorum Highway dans les gorges de l'Indus.
Sur la route, il se trouve bien petit au milieu de toutes ces montagnes mais il trouve ça bien joli.
Il arrive a Gilgit alors que quelques sunnites et chiites se mettent sur la figure et que la ville est bouclée par les militaires. Comme le dise les gens du coins, il pense : " Don't worry, don't worry, no problem... "
En arrivant a Gilgit, il se dit : "Tient, c'est un joli coin pour faire de la randonne. " Il trouve et part avec son sac a dos et deux compères européens dans la vallée de l'Hunza. Il ne sera pas déçu.



Hopar, le 10 octobre 2009

Il est vingt heure. Je suis bien emmitouflé sous un sac de couvertures et de couettes car il ne fait pas très chaud. Nous avons vu le soleil disparaître derrière les montagnes a 15h30 et depuis, il ne fait plus très chaud. Je suis ici avec Johanes, un allemand qui est en route depuis deux ans entre la Nouvelle-Zelande et l'Europe.
Nous partons demain pour 4 ou 5 jours de randonnées, vers Rush Phari, un lac et un pic d'où nous espérons éventuellement voir la cime du K2.
Hopar est un petit village a 2800 m d'altitude. C'est surtout une vallée ou les gens profite de la proximité d'un glacier pour avoir une source d'eau permanente, qu'ils peuvent facilement canaliser car constante et régulière. Les maisons et les cultures s'étendent tous le long de cette vallée d'une vingtaine de km, qui s'étire jusqu'à la rivière de l'Hunza. Toutes ces vallées et gorges du nord du Pakistan sont des oasis de verdures dans un environnement de rocailles, de pierre, de terre, de sable ou peu de choses poussent naturellement.
A Hopar, c'est en ce moment le temps de la récolte des patates. Tout le monde est au travail dans les champs. Les femmes, les enfants ramassent les pommes de terre, les hommes remplissent les sacs et les chargent sur les camions et tracteurs. Le salaire de l'année est en jeu. Les pommes de terre sont vendues a des marchands qui les vendent ensuite a Islamabad, Lahore, Karachi. Ce sont des dizaines camions remplis a raz-bord qui descendent la karakoram highway vers le sud du pays. Le sac est vendu 3000 roupies (15 euros enviorons pour une centaines de kilos de patates). Un habitant du coin me l'a explique alors que j'étais allé m'acheter une demi-douzaine d'oeufs pour la rando. Comme toujours : " Hello. How are you ? "et après " you go trekking ? Rush Phari ? " Ils connaissent tous le coins et les touristes viennent ici soit pour voir le glacier, soit pour trekker. Puis la conversation continue sur les patates et pendant ce temps, une ribambelle d'enfants me dévisagent les yeux grands ouverts de curiosité.
Le village vit un peu du touristes, surtout de mai a septembre. Après, il fait froid et peu de touristes s'égarent dans cette vallée reculée. Il y a deux hôtels. Celui ou nous sommes a trois petites chambres avec deux lits, trois a quatre cents roupies la chambre (2,5 a 3,5 euros)... c'est moins cher que Chamonix. L'hôtel est au bout du village. Derrière, deux glaciers s'allongent vers des sommets de plus de 7000 m, Mir peak, Diran peak, Spantik peak... link
Pour arriver a Hopar, nous avons attraper un tracteur qui nous a conduit jusqu'en haut de la vallée. Plus bas dans la vallée, des vergers d'abricotiers, de cerisiers, de pommiers, de noyers sont aussi une source de revenu pour les familles du coin. Les abricots sont sèches sur les toits avant d'etre vendus au Pakistan ou exportes. En montant, des groupes de gamins courent après le tracteur, d'autres nous font signent des qu'ils s'aperçoivent que nous ne sommes pas du coin. Le tracteur est un peu le transport public local. Plus nous montons et plus il se remplie ; nous sommes bientôt une dizaine sur le tracteur et dans la benne.
Un peu plus bas, a Ganesh, la route de Hopar et Nagyr rejoint la Karakoram Highway, le seul axe qui relie le sud du pays au nord est et la frontière chinoise. Pakistanais et Chinois travaillent ensemble pour améliore cette route constamment sujette aux éboulements et autres aléas climatiques. Les Chinois conduisent les engins de chantiers et les Pakistanais cassent des blocs de pierre énormes a la masse...
A Ganesh, quelques mosquées sont classees par l'UNESCO au Patrimoine Mondiale de l'humanité.
En remontant par un sentier qui traverse des vergers d'abricotiers en terrasse, on arrive trois cent mètre plus haut a Karimabad, la station touristique de la vallée de l'Hunza.



Le 20 octobre

De retour de randonnée, le 15 octobre, les couleurs avaient changées. Les abricotiers se teintent de couleurs de feux.
J'aurais finalement passe deux semaines autour de Karimabad, partagées entre randonnées et attente du beau temps, visite des villages environnants. Pour qui aime la montagne, c'est un vrai paradis : le calme et la tranquillité, la gentillesse et l'accueil des gens, les sommets tout autour...

Le 17, je reprends la direction d'Islamabad... en bus.
Aujourd'hui, visa indien en poche, je fais étendre mon visa pakistanais et prévois de quitter Islamabad dans deux jours, direction Lahore et l'Inde. Le voyage continue, les rencontres aussi et elles sont nombreuses.
Bien sur, il y a quelques moustiques et quelques coups de kalachnikovs dans certains coins mais il y a surtout des gens formidables. Comme ils le disent, a chaque rencontre avec un étranger, ils essaient de donner le meilleur d'eux-mêmes. Combien de fois ai-je entendu :" You're our guest ! ". Ici, l'invite c'est sacre. On m'a offert le thé. On m'a offert le gîte. On a paye pour le bus dans lequel je venait de monte. On m'a offert des noix de coco. On m'a offert du pain. On m'a invite a partage un repas, un mariage.
On m'a demande pourquoi je venais visiter le Pakistan. On m'a demande pourquoi je voyageais seul. On m'a interroge sur comment vivent les Français, sur ce qu'il pensent du Pakistan. J'en ai profite pour en savoir un peu plus sur leur vie quotidienne, leur vie en famille, sur ce qu'ils pensent de l'avenir de leur pays ou de la relation entre l'Inde et le Pakistan.
Aujourd'hui, les Pakistanais souffrent de ce qui arrive dans leur pays. Personne n'a une idée claire de la réalité. En Afganistan, ce sont les Pakistanais qui foutent la merde (propos entendus sur place) et ici, pour certains, c'est la faute aux Afghans, pour d'autre a l'Inde, au Américains ou au Mossad. Chacun y va de sa petite idée. Ce qu'il en ressort c'est que chacun est désole de cette situation. Au final, le tourisme a pris un sérieux coup dans l'aile alors qu'il etait un des ressorts du développement des zones de montagne. Même certains Pakistanais se disent que certaines régions sont dangereuses alors les étrangers...
Le pays semble empêtré dans un marasme économique et politique que tout le monde condamne sans entrevoir un avenir plus radieux. Tranquillement, on espère... avec l'aide de Dieu.


Bref, tout ces barbus sont des gens formidables, accueillant, souriant, aimables et le nord du pays est magnifique, un vrai paradis.

A sweet country...



Publié dans Journal de bord

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F
<br /> Quel plasir de te lire!! c'est vriament agréable. et alors le petit lecteur Deezez pour se mettre dans l'ambiance, c'est une bien belle idée... on y est presque!!<br /> bonne route, fais attention à toi quand même!<br /> bises<br /> fred<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Maintenant que je suis passer a l'ennemi, je ne craint plus rien cote terrorisme et complotisme international. Belle musique ces tablas !!! J'adore.<br /> <br /> <br />
J
<br /> Bonjour Maxou,<br /> <br /> toujours un grand plaisir de suivre ton Odyssée (j'insiste sur la majuscule !)<br /> <br /> A bientôt p'tit gars. Et bonne route.<br /> <br /> <br />
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M
<br /> C'est l'Odysee ecrite par le celebre Omer... Simpson. On bouffe des donuts au pakistan, on boit de la biere en georgie...<br /> <br /> <br />
A
<br /> Une belle épopée ce voyage, de belles rencontres, des paysages somptueux.......Quel enrichissement!<br /> Je suis toujours aussi heureuse de te lire et ainsi de pouvoir un peu t'accompagner par la pensée (vu mon niveau en vélo, il vaut mieux que ce soit par la pensée!!!).<br /> j'espère vraiment qu'à ton retour nous pourrons te rencontrer pour refaire ce voyage de vive voix:ceci en vaut vraiment la peine..;C'est un périple magnifique, je t'envie de pouvoir réaliser des<br /> voyages moins aseptisés que ceux que je réalise mais qui me permettent quand même, de m'ouvrir un peu à notre magnifique planète....Au fait, la croisière en Turquie, ceci a été un excellent moment<br /> au milieu de la mer Égée...Le retour à Bodrum un peu moins, cette ville est une annexe de l'Europe en Turquie..Rien d'exceptionnel!!!<br /> Bises<br /> Agnès<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Je profite de ma derniere journee a Lahore pour envoyer quelques messages. Ici, il fait tres beau. Depuis mon retour des montagnes, je me promene en tee-shirt. La seul chose qui me pousse a prndre<br /> un pull sont ces satanes moustiques !!!<br /> Je suis au portes d l'Inde et ca devient de plus en plus le bordel !!! Les buffles qui tirent les charettes au milieu des rick-chows et des camions, les moutons qu'ont vend en plein milieu de la<br /> rue, les gens qui dorment n'importe ou, les poubelles dans tous les coins... c'est folklo !<br /> Demain, je passe la frontiere demain et pense que ca va etre encore plus folklorique. Je vais quitter ce pays avec beaucoup de regret car l'acuueil y est extraordinaire. Les gens, les hommes<br /> surtout..., sont souriant, curieux, sympas. Le pays est magnifique et les gens sont formidables.<br /> Bonjour a l'equipe de la MJC<br /> <br /> <br />
L
<br /> Coucou Max... j'aime beaucoup le ton que tu donnes à ton récit... c'est tellement agréable à lire que j'en repousse l'heure d'aller au lit et je préfère voyager un peu grâce à tes photos. Prépares<br /> ton récit et diaporama pour le retour, tu vas être sollicité!!!<br /> Bonne route pour la suite.<br /> Bisous. Lydie & co<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Ca va couter cher ces histoires et ce sera pas en roupies pakistanaises ou en soms ouzbeks mais en dollars sonnant et trebuchant !<br /> <br /> <br />
S
<br /> Sacré pays le Pakistan comme tu le racontes Maxime..... dommage que tu n'aies pas écrit en anglais pour Usman.... il aurait été heureux de te lire.... mais envoies lui le lien de ton blog, ça lui<br /> fera plaisir.....<br /> Continues à nous faire vibrer par tes récits et tes photos.<br /> Bizzzzzz p'tit frero<br /> <br /> <br />
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M
<br /> J'ai deja du mal a le faire en Francais alors en Anglais...<br /> <br /> <br />